Hellfest 2009

Vendredi 19 juin

Après une édition 2008 très réussie, j'attendais énormément de cette cuvée Hellfest 2009 et en tant que grand fan de stoner/sludge/doom l'affiche du fest était jubilatoire.
Notre arrivée était programmée sur Nantes le Jeudi en fin d'après-midi et ce fut chose faite après 3h30 de route depuis les Yvelines, après quelques courses et une bonne bouffe et quelques mises au point pour les 3 jours il était temps d'aller dormir pour être en forme le lendemain.
Sur place vers 11h les portes de l'enfer s'ouvraient devant nous après un duo bière/Jagermeister ( hello Fab ) il était temps de se nettoyer les cages à miel sous un temps beau mais pas trop chaud.

Quelques bribes de Squealer ( que j'écoutais dans ma jeunesse ) m'ont vite fait comprendre que le métal made in France des eighties avait salement vieilli…..
Autant se concentrer sur KARMA TO BURN groupe de stoner sans chanteur qui a lancé mon fest de très belle manière avec un show très carré.

GIRSCHOOL : les anciennes protégées de Lemmy étaient de retour après le décès de Kelly Johnson en 2007 et semblaient heureuses d'être là malgré les problèmes techniques de Jackie remplaçante de Kelly.
Rien de bien marquant dans leur hard rock très 80' mais leur bonne humeur communicative a fait de leur set un moment agréable.

GOD FORBID : changement de style avec le metalcore des américains natifs du New Jersey emmené par le très imposant Byron Davis qui ont offert une prestation musclée et énervée pendant 40 minutes…..mais la scène me semblait trop grande pour eux ; un passage sous les tentes aurait eu plus d'impact.

BACKYARD BABIES : le style de groupe que l'on écoute une bière à la main et que l'on oublie aussi vite après les avoir vu…l'énergie est là mais c'est tout….leur hard punk rock m'a laissé de glace il faut dire que j'étais impatient de voir le prochain groupe…

EYEHATEGOD : enfin en France…..et attendu de pied ferme, les festivaliers n'ont pas tardé à se rassembler ver la Main Stage 1 pour prendre une énorme calotte.
Autant l'écrire tout de suite Eyehategod retranscrit le pire de l'être humain au travers de son sludge puissant, torturé et poisseux comme un marécage du Bayou….le chant de Mike Williams, déjà très imbibé et accroché à son pied de micro, et les riffs distordus de Jimmy Bower et Brian Patton ont fait de ce concert un moment d'exception magnifié par la présence de Phil Anselmo remplaçant Jimmy sur un morceau.

SOILENT GREEN : Petit tour sous la Terrorizer pour voir l'autre groupe de mister Patton toujours du sludge mais teinté de hard core grâce au frontman Ben Falgoust remplaçant de Glen Rambo décédé lors du passage de l'ouragan Katrina….prestation correcte mais après la déferlante Eyehategod il était très dur de hausser le niveau.

Première grosse pause avant le gros de cette journée du Vendredi…Le retour aux affaires se fera avec Kylesa sous la Terrorizer ! ! ! !

KYLESA : à l'instar de Eyehategod ils étaient très attendus et puis leur formation unique avec 2 batteurs ont attisé la curiosité des métalleux….malheureusement Philip Cope chanteur du combo sera absent, retenu pour des problèmes de visa, alors c'est le bassiste et la guitariste qui se sont partagés les vocaux.

Tous ces désagréments n'ont pas empêché le groupe de secouer le public pendant 35 minutes au lieu de 50 mais que ce fût puissant et ces 2 batteurs jouant à l'unisson une vrai révélation live.

Profitant du temps de jeu raccourci de Kylesa, je me dirigeai vers la Main stage 1 pour WASP au passage j'ai capté deux morceaux de Papa Roach " Dead cells " et " The last resort " issus du premier et meilleur album du groupe, trop peu pour commenter leur prestation mais le public était capté par la verve de Jacoby Shaddix.

WASP : en attendant DOWN détour vers l'électric circus de Blackie Lawless qui a vieilli et ressemble à une poupée flétrie maquillée outrageusement alors que dire……pas grand chose et j'ai eu la même impression que pour Backyard Babies on regarde ça d'un air distrait mais décidément je n'aime plus ce style malgré les standards du groupe comme " Love child " " I wanna be somebody " et puis un nouveau morceau sirupeux avec un solo long très long de Doug Blair…..donc ras le bol et mouvance vers l'autre scène pour le All stars Band ! ! !

Et là grand moment WASP se moquant de leur temps de jeu décide d'envoyer " Blind in Texas " alors que DOWN est déjà en place et Anselmo d' haranguer le public pour que la vieille potiche quitte la scène…..et dès que le chef de file de la NOLA Team envoie la sauce, Blackie se retire dépité…

DOWN : depuis la veille ce futur concert hantait mon esprit, j'en attendais tellement et franchement ce fut orgasmique. Quel plaisir de voir ces cinq musiciens cultes et de retrouver Phil Anselmo donné pour mort en 1996 suite à une OD.

Tout de suite on a compris que ce show serait un des événements du festival ….l'envie du groupe leur complicité faisait plaisir à voir et ils ont pioché dans leurs trois albums " Stone the crow " " NOD " " The past " " NO is a dying whore " " Lifer " et en guise de dernier morceau et réclamé par toute la foule le très très lourd " Bury me in smoke ".

Le groupe fut ovationné à la hauteur de son talent….Phil Anselmo ne voulant plus quitter la scène se mit à chanter a cappela du Led Zeppelin et annonça la prochaine sortie d'un DOWN IV.
Donc détour direct par le merch officiel des groupes….et hop un tee-shirt de DOWN dans ma besace… NOLA rules the world ! ! !

HEAVEN AND HELL : Grand fan de Ronnie James Dio et du Sab…..leur passage au fest justifiait à lui seul ma présence….connaissant la position du gaucher guitariste Toni Iommi j'étais idéalement placé pour admirer la technique de l'inventeur du heavy métal et ses riffs plombés.
Avec un décor style entrée de cimetière et après l'intro " E5150 " c'est " The mob rules " qui déboule suivi par l'emblématique " Children of the sea " et " I " du sous-estimé " Deshumanizer " avant de nous présenter le premier des 2 extraits de " The devil in you " le bien nommé " Bible black " puis " Time machine " " Fear " " Falling at the edge of the world " le maidenien " Die young " et tout cela avant le titre phare du groupe " Heaven and hell " dans une version d'environ douze minutes.

La performance fut magnifique, malgré ses soixantes ( ! ! ! !) printemps Ronnie a prouvé que ses capacités vocales le plaçaient dans le panthéon des vocalistes métal et le reste du groupe fut au diapason Geezer faisant ronfler sa basse, Vinnie martelant ses fûts et Toni souriant a assommé le fest de ses solos fulgurants une légende vivante dans le ciel de Clisson.

Un grand grand moment de métal avec un final époustouflant avec fumée rouge et lumière rouge sur un RJ Dio recourbé tel un diable surgissant sa boîte.

SAINT VITUS : Invité exceptionnel du fest les inventeurs du doom avaient la lourde tâche de succéder à Heaven and Hell, et après leur set mon sentiment fût très mitigé….agacé par la voix nasillarde et le jeu de scène mièvre du chanteur compensé malgré tout par le guitariste tout droit sorti de " Easy rider " Dave Chandler et ses solos totalement biaisés aux multiples influences.

Mais je n'ai toujours pas compris le buzz fait autour de ce groupe.
Le temps passait et la tête d'affiche du Vendredi se profilait dans la nuit, alors deux avis seront associés au show de Mötley Crüe.

MÖTLEY CRÜE (out) : Je n'attendais rien de la prestation du Crüe et de ses frasques sex, drugs and rock'n'roll et j'ai été conforté dans mon opinion donc au bout de 3 morceaux j'ai jeté l'éponge malgré " Kickstart my heart " et " Wild side ".

C'est " Shout at the devil " qui m'a achevée, entre la voix de canard de Vince Neil et ce pauvre Mick Mars, de plus en plus mal en point, recourbé devant son micro et au bout du rouleau miné par la maladie.

Cerise sur le gâteau, tous les groupes étaient filmés et diffusés sur écran géant et photographiés et seul ces messieurs du Crüe ont refusé….ce qui est très respectueux des fans… et puis terminer son show sur " Home sweet home " quel foutage de gueule et puisque qu'ils aiment tant leur home et bien qu'ils y restent et ne reviennent plus polluer mes écoutilles.