Hellfest 2008

Report by SpiriT

Une transition périlleuse et critique

L'année 2007 avait été assez rude pour le Hellfest. Un budget trop serré pour faire face aux difficultés économiques de la première édition et des conditions météos exécrables avaient fait ressortir les limites de l'organisation.

Beaucoup d'encre avait coulé, mais même si les reproches étaient majoritaires un peu partout, j'en conserve pour ma part (et je ne suis pas le seul) un bon souvenir.
Toutefois, j'attendais avec une certaine appréhension de voir si ces nombreuses critiques, parfois constructives, proférées avaient portées leur fruits.
L'interview du directeur de festival, Ben Barbaud (ici ) se voulait plutôt rassurante, mais en bon saint thomas qui se respecte, j'attendais de voir pour juger.

Une réussite sans appel

La réponse est simple : un oui franc et massif.
Certes, il reste bien sûr quelques petits détails, mais quel bond en avant !
On est passé d'une organisation trop juste qui était passée pas loin de la catastrophe à un festival aux petits oignons.
Première constatation une bonne partie des critiques ont été prises en compte. Chapeau messieurs.
Même si je n'ai jamais assisté à un Graspop ou un Wacken, par rapport à ce que j'ai pu en lire, ou ce que m'en ont rapportés certains potes, je pense que le fossé qui existait encore l'an passé a été entièrement comblé. J'aurai même tendance à penser que dans certains domaines des points ont même été marqués.
Une chose est sûre, les avis semblent unanimes, le Hellfest 2008 est une belle réussite.
Mais il ne faut pas oublier qu'une belle réussite passe avant tout par une belle affiche.

Une affiche incroyable

Et que dire de l'affiche concoctée cette année ?
Merveilleuse. Bien sûr (oui Pearly :p) on peut regretter certaines annulations en cours de route, mais l'essentiel est là. 87 groupes dont 85 joueront, puisqu'Evile n'a pas pu se rendre sur place et que le batteur de Necrophagist s'est blessé à la cheville, qui forment une affiche d'une densité inégalée. Pas de méga grosses têtes à la Kiss, Judas Priest ou autres revenants, mais quelques gros (pour pouvoir attirer quand même les foules) et une pléthore de groupes " moyen " en terme commerciaux, mais tellement riches musicalement.
La plupart des courants sont représentés (j'aurai aimé un peu plus de Pagan ou de Folk ^^), et la possibilité est donnée aux curieux d'enrichir leur culture à tout moment, tant l'affiche est dense.
C'est d'ailleurs de là que vient curieusement mon plus gros regret … trop, mais alors vraiment trop de bons groupes, que j'ai du faire tellement de choix et de coupes dans ce festival, aggravé bien sûr par les photos.

Quelques chiffres & mots

J'en profite pour placer quelques chiffres avant de rentrer dans le vif du sujet.
Pour bspix.fr, le Hellfest 2008 c'est
76 groupes photographiés, 17 interviews et un report basé sur les commentaires de 4 personnes.
Je remercie également toute l'équipe, qu'il s'agisse des bénévoles qui auront trimés dur à ne pas en douter, de la sécurité très sympa, pour la plupart les mêmes têtes que l'an passé, et des organisateurs en eux-mêmes.
Une nouvelle fois un grand merci tout particulier à Roger. Un énorme merci même, d'une part pour nous avoir permis de participer à cette aventure, mais également pour avoir laissé son empreinte dans la cuvée 2008, car à n'en pas douter, la belle réussite de cette année lui doit certainement beaucoup.

Jeudi

Et oui, le réveil à 5h du mat l'an passé n'est qu'un vieux souvenir indigeste. Cette année on a prévu large.

Le trajet s'effectue sous des vagues alternées de pluie et beau temps, ce qui laisse planer de vieux spectres…

Notre arrivée à Nantes se fait donc en fin d'après midi, ce qui nous laisse tranquillement le temps d'aller nous ravitailler au supermarché du coin pour les petits déjeuners des jours à venir. Comme il est encore tôt, on fait un saut à Clisson, récupère les pass, salue quelques visages familiers et on fini la soirée au Buffalo du coin à savourer un steak de bison pendant qu'on le peut encore.

Vendredi

Bonne nouvelle il fait beau … et chaud :.

C'est parti. Heureux possesseur pour trois d'entre nous de pass VIP, nous avons la chance de pouvoir pénétrer dans l'enceinte du festival avant tout le monde, tandis que le malheureux stéphane rejoint les hordes sauvages qui s'entassent devant l'entrée principale.

Allez, même si tout le monde a déjà du voir de quoi il en retournait, quelques mots sur le site en version 2008.

La circulation a été repensée et plusieurs routes sont bloquées, laissant de la place pour des parkings en dur. De ce fait, si le site en lui-même n'a pas changé de taille, la zone géographique concernée par le festival a quelque peu grossie.

Le camping a été rapproché, ce qui permet aux festivaliers de faire aisément, sans perdre trop de précieuses minutes, des allers retours. On me souffle à l'oreillette qu'il est également désormais dans l'enceinte du festival ce qui apporte un peu plus de sécurité. Principal reproche de ce côté : une tente " point d'eau / nettoyage " mais pas de douche. Heu, on est pas (tous) des bêtes quand même ?! Rien que pour ça je suis bien content d'avoir pris une chambre à l'hôtel. Inutile de venir me rabattre les oreilles avec des " trve / Pas trve " ^^.

L'entrée principale, tout comme celle des " vip " (choix étrange pour désigner un peu tout ce qui n'est pas 'simple' festivalier, perso je n'ai pas vraiment l'impression d'être un vip mais bon…) n'ont pas changées de place.

Concernant les installations du site lui-même en revanche gros chamboulements.

La main stage n'a pas bougé de place, en revanche l'ex 'Gibson Stage' rebaptisée 'Second stage' cette année est venue se coller à sa grande sœur. De ce côté, une de mes inquiétudes est balayée. La second stage est loin d'être une version miniature de la main et les groupes qui passeront dessus n'auront pas l'impression de jouer dans une maison de poupée (privilège désormais revendiqué par les suisses de YOG).

La main stage est donc un peu plus grande que sa petite sœur, mais la différence est loin d'être énorme.

Tiens, ca fait tout bizarre de voir l'endroit presque vide, car nous sommes assez peu nombreux à cette heure. Chose amusante, les premiers checks sonores sur les scènes se font au rythme de musiques que nous ne risquons plus d'entendre pendant les jours qui viennent ;).

Le chapiteau est situé complètement au fond du campement et là aussi bonne nouvelle : il est nettement plus grand ET ouvert.

Un petit saut sur les stands de merch. Ils sont répartis en 3 zones :

• La plus grande partie est regroupée sous le chapiteau du 'Metal market' situé le long de l'accès principal. Une belle portion du terrain qui l'entoure a été bâché au sol, pour éviter en cas de boue de pourrir plus que de nécessaire le marché. Les stands sont nombreux, collés les uns aux autres et il est difficile de ne pas y laisser son portefeuille. Je repars donc avec un magnifique tshirt 'Cult Of Luna'.

• Le long des scènes, perdu entre le stand dédicaces et les stands de bouffes, on trouve un petit stand qui propose le merch officiel des groupes qui jouent le jour même.

• Et en plein milieu du terrain, entre le metal market et les 2 scènes, on trouve la boutique officielle du festival. Au menu, tshirts, sweat, casquettes, programmes, et divers accessoires à l'effigie du festival. Et hop, second trou dans mon porte-monnaie … attention, va falloir penser aux jetons ^^

Concernant les jetons justement, ils ne sont pas encore en vente à cette heure ci, mais on peut déjà voir qu'ils ont changé de couleur pour un rose fluo du plus bel effet (dans le c… pour ceux qui espéraient refourguer leur reste de l'an passé pfffff). Les banques de jetons sont plus nombreuses et mieux réparties. Il n'y aura jamais trop de queue à chacun de mes passages, et les jetons ne viendront pas à manquer, contrairement aux verres en fin de weekend.

Puisqu'on en parle, les verres ont vu le programme du festival remplacé par les noms des sponsors ce qui est évidement nettement moins sympathique, mais c'est une concession facile à faire donc …

Au niveau boissons, les tarifs étaient doux. Pour 'seulement' 2 roros (2 jetons donc), on pouvait consommer de la bière (pas gégé) ou du vin (rouge, blanc ou rosé). Les cocas, ice tea et autres boissons non alcoolisés se payaient 3 roros et on pouvait même se payer le luxe de s'offrir une flutte de champagne, 6 jetons quand même, en zone vip …

Pour la bouffe, grand point de grogne l'an passé pour votre serviteur, c'est avec un certain effroi que j'ai vu ré-apparaître les mêmes stands et les mêmes trognes aux mêmes endroits. Je boycotterai donc sans remords tout le weekend la partie des stands bouffes situés entre le chapiteau et le metal market. Grande idée s'il en est, car les stands situés à l'autre bout du campement s'avèreront meilleurs (nettement) et moins cher (un peu). 5 euros pour un américain bien cuit avec du pain correct, c'est mieux que 7 euros pour un merguez frittes ignobles. Mes préférés : 3euros50 pour une part de pizza (lardons ou chèvre) et 5euros pour de délicieuses brochettes ^^. Aahhhh, quand l'estomac va, tout va. Bon, n'exagérons rien non plus, ca reste cher pour ce qu'on nous donne, mais c'est déjà plus raisonable dans le rapport qualité prix … n'oublions pas que nous sommes en fest… faut pas rêver non plus.

Tiens, ca me fait penser à un belge qui s'étonnait du prix (élevé selon lui) des bières à deux euros. Quand je lui ai donné les prix parisiens, il a failli s'étrangler :p.

Toujours au menu des changements, le point d'eau à côté du stand dédicaces, avec une dizaine de robinets qui déborderont pour nous la jouer 'et au milieu coule une rivière…'. Ce point névralgique en ce qui me concerne (très pratique les gobelets à cet égard) a été une des avancées majeures pour votre 'potomaniaquesque' serviteur .

Exit les toilettes sèches cette année, mais retour en force des cabines. Si le nombre semblait suffisant et la propreté intérieure correcte dans l'ensemble, l'odeur à l'extérieur est réellement nauséabonde. Idem autour des pissotières … et quand on sait qu'elles sont placées en plein milieu, pas très loin des stands de bouffe …

Divers petits stands d'information se situaient également près de l'entrée principale.

A noter la qualité de la décoration, particulièrement dans la partie 'au fond' du campement. Si de jour les cabanes en taule ondulées sont déjà agréables à voir, la nuit le décor est vraiment magnifique. De gros efforts ont été consentis à ce niveau là. Franchement chapeau. Projections lumineuses sur les murs et le sol, grand feu de camp, éclairages multicolores…, le paquet a été mis cette année. Félicitation donc à Monic La Mouche pour la décoration.

Mais pendant que je déambule dans ce nouveau site, les portes de l'enfer se sont ouvertes et ses hordes vociférantes déferlent sur nous. Vite, vite ça va commencer…

Vite sera d'ailleurs le maître mot de la journée, et j'ai eu l'impression de rejouer 'the running man'. Courir de gauche à droite pour arriver pendant les tout premiers instants de chaque concerts afin d'avoir la chance de pénétrer le sacro saint photopit n'est pas de tout repos. A ce petit jeu là, je raterai malheureusement Krisiun.

Un petit mot d'ailleurs en parlant de photographies, cette année a vu apparaître deux couleurs de pass : les rouges donnant accès au fameux photopit et les jaunes donnant simplement droit à entrer du matos sur le site. Même si j'entends encore nombre de personnes râler à ce sujet, je trouve que cette idée a résolu bien des problèmes. Certes ça ne peut pas faire plaisir à tout le monde, mais au moins, fini les soucis des queues interminables de l'an passé (et les risques de ne pas pouvoir shooter).

Avec 3 fois moins de pass photopit qu'en 2007, j'ai pu systématiquement prendre des tofs quand je suis arrivé en temps et en heure. Et puis pour les plus aigris, je rappelle que j'ai fait l'intégralité de mes photos du samedi et du dimanche l'an passé depuis la fosse, donc quand on veut on peut :p. Bon, je sens que j'ai dû me faire encore plein d'amis sur ce coup

Mes concerts de la journée : Eluveitie, Katatonia, Throwdown, Baronness, Septic Flesh et Alchemist. Mention spéciale à Ultra Vomit pour la mise en condition.

Retour à l'hôtel sur le coup des 2H30 / 3H, le temps de nettoyer le matos, transférer les cartes mémoires et tout le toutim et il est déjà plus de 4H30. Ouch … ca va être beau demain matin tiens …

Samedi

Réveil facile pour ma part : j'ai la migraine. Argll. Je traîne, je traîne et on fini par prendre du retard, bilan on rate malheureusement TODT dont on entendra juste le dernier titre (depuis l'extérieur) pour l'occasion. Les ayants vus deux fois à quelques mois d'intervalle il n'y a pas mort d'homme, mais j'aurai bien voulu aller soutenir un peu les français…

Sur le papier, il s'agit de la journée la plus calme pour moi. En effet, pas mal de groupes " couine-couine" au programme et moins de groupes réellement attractifs que la veille. Le gros morceau sera le dimanche (comme l'an passé) pour ma part.

Ayant réussi la veille, malgré l'application consciencieuse de crème solaire, à chopper des coups de soleils, je décide de piquer le baume " écran total ultra fort " de ma femme. Et hop, un petit masque façon black metal. N'ayant cure des commentaires de mes facétieux petits camarades photographes (une vrai cours de maternelle j'vous dis), je m'accommode fort bien du sobriquet 'Immortal' acquis pour l'occasion. N'empêche que plus aucun coup de soleil ne viendra m'embêter après ça :p.

Régime de croisière et petite migraine aidant, je raterai également Today is The Day, Nightmare et Punish Yourself (impossible d'accéder au photopit sans tuer une dizaine de personnes).

Pour le coup, je profiterai un peu plus de l'espace vip le samedi. Service chaleureux, ombre et petites animations sont au programme.

Mention particulière à Pastor of Muppets, version 'saxo' d'Apocalyptica. Force est d'admettre que ça rend bien et que ça met facilement le sourire aux lèvres. J'étais plié de rire pendant 'You could be mine'. Malheureusement, suite à un magnifique bond, l'un des 'muppets' se blessera assez méchamment à la cheville, l'intervention des secouristes s'avérant nécessaire.

Pendant que j'y pense, curiosité du jour un ULM (enfin pour moi qui n'y connaît rien) survolera le site en fin de journée.

Mes concerts de la journée : Porcupine Tree, Candlemass, Anathema, Satyricon, Shining.

Mention nostalgie à Cavalera Conspiracy, même si c'est plus pour l'ambiance que pour la musique en elle-même. A noter un début d'averse pendant le show des brésiliens histoire de faire remonter un peu les vieilles peurs ;).

Dimanche

Couché vers 5h du math, impossible de fermer l'œil de la nuit, je m'extirpe de mon pieu vers pour mieux comater assis face à la fenêtre. Contrairement aux assertions de France Météo de la veille, il fait beau finalement. Un œil sur le programme me décide qu'un petit retard ne sera pas bien grave en ce beau dimanche.

Le quatuor arrive donc sur place pour Between the Buried and Me d'un côté et Municipal Waste de l'autre.

Comme je l'ai dit plus haut, la journée du dimanche est la plus grosse, et il va falloir faire des choix. Mon choix du jour c'est de me poser un peu et quitte à rater des shoots, assister enfin à certains concerts entiers (et voui, par exemple le vendredi je n'ai vu en entier qu'alchemist et madball).

Pour le coup, je profiterai réellement de plusieurs shows, mais raterai totalement Misanthrope, Your Demise, Comeback Kid et Rotten Sound.

Grand fan de My Dying Bride, j'aurai l'opportunité de participer à l'interview d'Andrew (guitariste et compositeur, membre fondateur du groupe) et de faire signer une de mes photos à Aaron ^^. Merci à Nico de The ARSS d'être venu me chercher en zone VIP. Et oui, comme l'a dit Fab, un petit soucis d'organisation pour les interviews : la zone des interviews n'était pas accessible avec un simple badge presse … il fallait un badge all access … pas très pratique de devoir demander à quelqu'un de nous chaperonner pour chaque trajet. A revoir donc l'an prochain.

A noter que le groupe qui n'était pas programmé en dédicaces, restera un peu plus d'une heure sur le côté de la second stage, bien visible un peu en retrait de la foule, et se prêtera de bon cœur au jeu des dédicaces et photos. Restant accessibles et souriants (une bière à la main) tout au long. Bravo messieurs (et non, aucune demoiselle présente).

Un des évènements de la journée était la présence de stripteaseuses, arrivées la veille, venues égayer le festival pendant le show de Motorhead.

Bières et donzelles, il ne manquait plus que le foot pour les métalleux en mal de beaufitude. Oubli gommé avec la retransmission de la fin d'un match de coupe d'Europe pendant le show de Motorhead. Un esprit chagrin notera qu'il y avait au moins autant d'ambiance dedans que dehors …

Mes shows de la journée : Meshuggah, My Dying Bride, Envy, Cult of Luna, The Ocean, Primordial, Ghost Brigade et Year of No Light.

Et voilà, c'est déjà fini et il va falloir redescendre de son petit nuage. En attendant, c'est la tête plein de musique et d'images et un sourire gravé aux lèvres que je regagne mon hôtel … Le métal n'est pas mort ;).