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ONE WAY MIRROR

One Way Mirror

April 24 2012

C’est pour la sortie de leur second album « Destructive By Nature » que les joyeux drilles de ONE-WAY MIRROR se sont confiés, ou plutôt lâchés en ma compagnie. Une bonne humeur forcément plus que jamais nécessaire et bienvenue. Ce « All-Star Band » à la Française, dont Guillaume Bideau, vocaliste des fameux MNEMIC, fait mouche grâce à des compos aussi efficaces que percutantes, voir entêtantes. A suivre dès leur prochaine tournée, probablement à la rentrée 2012 !! L’essai est transformé comme on dit dans le pays de l’Ovalie…

Fab : Pouvez-vous nous présenter le groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Franck Potvin (Guitare) : On est ONE-WAY MIRROR, on fait une sorte de rock-metal indus. On s’est formé en 2006, on a sorti notre premier album chez Metal Blade en 2008, on a ensuite pas mal tourné, en Europe surtout. Et là on sort notre nouvel album intitulé « Destructive By Nature » qui est dans les bacs depuis hier. On fait une musique métal accessible, que même la mère de Guillaume (Bideau – Chant) pourrait écouter (rires).

Fab : Peut-on vous considérer comme un supergroupe à la Française ?
David Potvin (Lead Guitar) : Oui, tout à fait (ndlr : l’air faussement prétentieux). C’est un groupe quoi, y’a le bon groupe et le mauvais groupe, quoi (rires). Et nous, on est plus le côté bon groupe, quoi.
Franck Potvin : Je ne suis pas vraiment fan du terme « All-Star band », même si on vient tous de groupes ayant déjà fait des choses comme MNEMIC, TANK, LYZANXIA…On a déjà un passif avec des albums qui sont sortis, avec beaucoup de tournées, surtout Guillaume. Mais on est pas un groupe formé pour faire de la thune, c’est vraiment un groupe de potes.

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Fab : Y’a-t-il des problèmes d’égo par rapport à cela ?
David Potvin : Non, non, le seul qui a la grosse tête, c’est Guillaume (rires).
Guillaume Bideau (Chant) : On est des potes, et on est là pour se fendre la gueule en gros.
Franck Potvin : Voilà, c’est ça. Guillaume a tourné un peu partout dans le monde, et on s’en fout quoi. Quand il rentre de tournée, on en parle, on se marre, on partage nos expériences et puis voilà quoi.

Fab : C’était également une question concernant le processus de composition…
Guillaume Bideau : C’est pas parce qu’on est des super potes que, musicalement, on avait des garanties que cela allait marcher. Au début, pour composer les premiers morceaux, on avait déjà une idée de la direction musicale que l’on voulait prendre, mais ce n’était qu’une idée, si ça se trouve, ça n’allait pas marcher. Mais il se trouve que ça marche super bien, avec une façon de travailler propre à ce groupe-là, qui n’a rien à voir avec celle de MNEMIC par exemple. C’est ultra spontané et cohérent, et c’est comme ça. On se pose pas de questions. C’est sûr qu’arrivés à la moitié des compositions de l’album, on dresse un peu un bilan, histoire de voir quel type de tempo peut manquer, mais sinon on a aucune barrière. On fait le style de métal que l’on a envie d’écouter.

Fab : Le tout d’une manière live ?
Franck Potvin : Oui, y’a un côté live dans le sens où il faut que ça aille vite en fait. Que ça soit spontané.
Guillaume Bideau : En général, un morceau, c’est un jour. Si ça ne fonctionne pas, c’est que ce morceau n’est pas viable et on le dégage. Mais ça n’arrive pas souvent.

Fab : Votre second opus s’appelle « Destructive By Nature », c’est une référence à l’homme ? Et je trouve sympa esthétiquement la sorte de croix imprimée sur le cd, en rapport avec le fond du boitier, c’est une référence à la religion ou est-ce purement esthétique ?
Franck Potvin : C’est plus esthétique qu’autre chose, parce que nous, la religion, on a vraiment aucun message à délivrer là-dessus. A la rigueur si : on aimerait bien tous être moines trappistes (ndlr : qui, entre autres, fabriquent de la bière), mais avec des femmes en plus, et sans être obligés de prier.
Guillaume Bideau : Pour le titre, oui, c’est par rapport à l’homme. Bon, c’est simple, je ne suis pas un parolier émérite, j’en ai rien à secouer, je mets ce qui me passe par la tête.

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Fab : La vidéo de votre single « Yes but no » a été réalisé par un gagnant d’un concours que vous avez mis en place, pouvez-vous nous en parler un peu plus ?
Franck Potvin : En fait, on a lancé un concours pour faire le clip du premier titre de ce nouvel album, pour la simple et bonne raison qu’on avait pas vraiment d’idée de réalisateur, ni même d’idée de scénario. Mais ça a été une super expérience car on s’est retrouvé avec pas mal de clips au final, une cinquantaine de gens inscrits, dix ou onze films (finalisés) reçus. C’est marrant de recevoir sa musique en image, avec des scénarios que l’on aurait jamais imaginés. C’est Matthieu Bichelberger qui a gagné, car on adore l’esthétique de sa vidéo, il nous a surpris.
Guillaume Bideau : Oui, le gars il fait un clip sans nous quoi…
Franck Potvin : En gros, on leur a donné le titre, les paroles et le logo. C’est tout, rien de plus, donc les mecs, fallait qu’ils se débrouillent avec ça, c’est vraiment un exercice pas facile à faire. Il s’en est bien sorti au point que dans une semaine, on tourne une deuxième clip avec lui, le titre « Will It Always Be The Same ». C’est carrément cool.

Fab : La couverture très « fluide » a une fois de plus été réalisée par Alain Tréhard. Avec lui, vous procédez de la même manière ?
Guillaume Bideau : Oui, il écoute la musique, les paroles, et puis après il créé un truc par rapport à ça. On lui laisse complètement carte blanche.
Franck Potvin : Le seul truc qu’on lui ait dit, c’est de ne pas faire une pochette noire, je crois…
Guillaume Bideau : Non, il avait déjà eu l’idée d’utiliser des couleurs un peu Turquoises, car il avait remarqué que dans le Métal, ces couleurs n’étaient jamais utilisées, ou très rarement. Et comme il est un peu dérangé, il en sort toujours quelque chose d’intéressant (rires).
Franck Potvin : En tout cas, il apporte beaucoup au groupe. Il apporte une image que l’on ne pourrait pas imaginer sans lui.

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Fab : La production, réalisée par vous-même, n’a rien à envier à beaucoup de groupes Suédois majeurs, cela a donc nécessité beaucoup de travail de peaufinage ?
Franck Potvin : Oui, ça sonne plus pêchu que les B.B. Brunes.
David Potvin : Ca fait plus de 10 ans qu’on enregistre des albums, on a donc acquis une certaine expérience. Quand on est tout seul, il faut avoir du recul, et être confiant, sinon tu finis jamais quoi. Y’a eu du peaufinage, mais à un moment donné, faut dire stop. Mais on voulait vraiment le faire nous-même. Après, pour le futur, on verra bien.

Fab : Vos rapports avec Metal Blade ?
David Potvin : Professionnels. Ils n’ont pas sorti cet album, mais on a encore de bonnes relations avec eux, donc, c’est toujours possible que le troisième album…Mais on verra, si on sent qu’on a pas besoin d’eux, on proposera pas.
Franck Potvin : Disons que Metal Blade est un label Américain, avec un très gros bureau en Allemagne, et eux, ils veulent plus vraiment signer de groupes Français. Ils nous ont eux-mêmes encouragé à ce que l’on sorte ce nouvel album sur notre propre label. Mais ils prennent des news régulièrement, ils font même une ressortie du premier album, donc on a toujours des supers bons contacts avec eux, même si ils disent que je ressemble vraiment à Jean Reno, moi, je les aime bien (rires).
Guillaume Bideau : (pas convaincu) Et moi, Steve Buscemi
David Potvin : Moi, ils trouvent que je ressemble à Brad Pitt, donc, je m’en fous moi.

Fab : Est-ce donc plus dur d’être Français si on veut réussir dans ce business ? N’y-a-t-il pas de retombées du succès de GOJIRA ?
Franck Potvin : GOJIRA n’est pas le premier groupe Français à signer chez Roadrunner. Mais c’est sûr que cela donne de la crédibilité, car c’est le plus gros label de Metal. Après, tout ce qui est Century Media, Nuclear Blast, ces labels sont encore un peu frileux. Mais on sent que les plus gros labels étrangers s’intéressent de plus en plus aux groupes Français, et c’est complètement justifié.

Fab : Quel est votre meilleur ou pire souvenir de tournée ?
Franck Potvin : La pire c’est quand Guillaume a mangé le saumon pourri qu’il a retrouvé dans sa couchette…
Guillaume Bideau : Bah, il était pas pourri, oh ! Il est juste resté 8 heures dans ma couchette hors du frigo.
Franck Potvin
: Le tour bus nous ramenait en France, on est tombé en panne, on est resté deux jours à Hambourg sans électricité, sans chauffage, c’est limite si il neigeait dehors. Pour Guillaume, c’est le pire souvenir, pour nous, c’est le meilleur. Parce que pour nous passer deux jours dans un quartier style Pigalle fois mille, avec le chauffeur qui connaissait le quartier comme sa poche, c’était un peu un enterrement de vie de garçon, mais bien déjanté.

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Fab : Quelle personne – non liée au milieu de la musique – vous a le plus inspirée ?
Franck Potvin : Moi y’a Johnny Hallyday, l’acteur…(rires), non…
David Potvin : Ca, c’est pas évident à répondre comme question…mais on va trouver…
Guillaume Bideau : (s’adressant à moi) T’as une demi-heure devant toi ?
Franck Potvin : Tiens, c’est ma question préférée…
David Potvin : Tiens, j’ai envie de dire Lionel Jospin (rire général). Non, mais c’est là que tu te rends compte que tu connais quand même beaucoup de gens liés au monde de la musique…
Franck Potvin : J’ai envie de dire H.R.GIGER (ndlr : créateur de « Alien »), même si après, il a été très lié au monde de la musique. Sinon, je pense que ta question va nous tenir quelques jours (rires).
David Potvin : Ou des acteurs…Lionel Jospin ?

Fab : Un dernier message ?
Franck Potvin : Merci de soutenir le groupe en faisant cette interview, et pour ceux qui vont lire ces lignes, c’est important qu’ils aillent à poil dans la rue, et taper sur les voitures de police. C’est important, faut essayer (rires).

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