LORDI

février 2013 (Hard Rock Café)

C’est donc une nouvelle fois que je dû me rendre au Hard-Rock Café Paris afin d’assister à la conférence de presse pour promouvoir le nouvel album des Finlandais de LORDI, prénommé « To Beast Of Not To Beast » (sortie le 01/03/2013) et dont le nom n’est pas lié à Hamlet. De plus, c'est l'occasion de rencontrer Mana, le nouveau batteur du groupe.

Les quarante-cinq minutes qu’ont duré cette conférence sont passées bien évidemment très vite, de par l’humour des deux compères, et de l’ambiance joviale qui en a découlé.
Très prolixe, Mr. Lordi nous explique que si cet opus est très agressif, c’est notamment parde l'utilisation des patterns de batterie du défunt Otus (retrouvées par miracle), et qui avait des goûts bien plus Métal que les autres membres du groupe, notamment côté double-bass.

Le seul moment d’émotion et quand, suite à une question concernant l’anniversaire de la mort d’Otus (un an jour pour jour), Lordi clame haut et fort qu’au contraire, « il faut parler des morts pour les rendre vivants, pour qu’ils soient toujours avec nous. La mort ne doit pas être tabou, et Otus n’aurait pas aimé qu’on passe notre temps à le pleurer ».

A la question « que faisiez-vous avant de rejoindre LORDI ? », Mana répond avec humour « ben avant j’étais batteur »…tout en indiquant que c’est bien sûr un rêve pour lui de faire partie de ce groupe.

Mr. Lordi quand à lui, tout en tentant de faire passer son whisky pour du  « jus de pomme écossais », affirme que désormais, les set-list seront plus variées que par le passé, où « ils jouaient la même chose depuis dix ans ».

Ils nous parlent également de leur souhait un jour de travailler avec le producteur Canadien Bob Ezrin, leur rêve bien sûr d’ouvrir un jour pour KISS. De l’aveu d’un Mr. Lordi pas peu fier, Gene Simmons lui-même aime et soutient beaucoup LORDI – chose intéressante, Paul Stanley est défini par Mr. Lordi comme quelqu’un de « plus diplomatique, moins enthousiaste par les autres groupes autres que le sien".

Au niveau théologique, Mr. Lordi s’est expliqué une nouvelle fois sur la controverse liée à sa chanson « Devil is a loser » (album « Get Heavy » de 2002), certains fanatiques du Métal lui reprochant de se moquer du diable : « Mais allez, c’est des conneries tout ça bordel ! C’est des contes de fées à la con ! La religion, Satan, etc…faut arrêter ! » et de finir par un «  I fuck devil in the ass ! show me devil !! ».

Quant au documentaire en cours, il confie que si ils y apparaîtront sans leur masques, ce n’est pas pour autant qu'on verra leur vrai visage ! (la caméra filmera probablement que leurs lèvres) : « Au risque de décevoir, mais on ne ressemble pas à ça le matin quand on se lève ! (se tournant vers Mana) bon, à part lui, mais c’est pour cela qu’on l’a choisi ! ».

Lordi assume sans problème sa déclaration concernant le fait que s’il peut comprendre qu’on aime PANTERA ou ROB ZOMBIE (malgré que la voix soit un peu linéaire et manque de mélodie), il ne se reconnaît pas du tout dans le Death et le Black Metal : « Même si je reconnaît sans problème l’expertise de ces styles de Métal, que oui, ces gars savent jouer et bien, ça reste brouillon et il n’y a aucune mélodie dans les parties vocales, c’est plus du grognement bruyant ».

Et enfin, voici dans son intégralité sa réponse à ma modeste contribution lors de cette conférence de presse :

Fab : A qui est dédiée la chanson « Sincerey With Love », plein de « fuck you asshole ! »? à part Michel Drucker, bien sûr.
Mr. Lordi : (rires) Je vois ce que tu veux dire. On ne vise personne en particulier. Je vais te dire, les paroles de cette chanson, je l’admets, sont un peu calculées : comment écrire des textes que tout le monde peut comprendre, internationalement parlant ? En général, quelqu’un qui ne parle pas anglais, même si il ne comprend que trois mots, ça sera « Hello, thank you et fuck you ». « Fuck you » est universel, tout le monde comprend.
Et puis, c’est comme une expérience scientifique pour les festivals d’été à venir : Je veux que tout le monde puisse chanter. D’habitude, tu as les fans purs et durs aux premiers rangs, puis après, tu as les fans « normaux », au fond, tu as ce que j’appelle les « policiers du Rock » (imitant un spectateur immobile les bras croisés), puis enfin, ceux qui tout au fond n’en ont strictement rien à foutre, et qui boivent des bières en attendant le groupe d’après.
Comment les faire chanter tous en même temps ? Que tu nous aimes ou que tu nous détestes, tu veux chanter « fuck you asshole ! » avec nous. Imagines un gars qui nous déteste et qui est dans les parages au moment où on est sur scène, que l’on joue cette chanson et qui gueule à notre attention « fuck you assholes !! », et bien il chante déjà les paroles de la chanson ! On va voir si ça fonctionne (rires).

Rendez-vous donc bientôt avec les désopilants LORDI !