Deftones - Will Haven |
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23 mars 2007 (L'Olympia) |
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Nous sommes donc jeudi et je suis malade comme un chien. J'ai pitoyablement traîné mes pieds toute la journée et il faut vraiment que soit pour les beaux yeux des ptits gars de Sacramento que je ne sois pas déjà en route vers mon plumard, alors que la fin de la journée approche, mais bel et bien vers l'Olympia. |
A ce sujet, force est de constater à l'occasion de mon troisième concert, que de dates en dates, la capacité des salles choisies se réduit telle une peau de chagrin. Mais qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, et au moins on peut espérer une meilleure acoustique dans cette salle mythique qu'au Zenith l'an passé. 18h15, j'arrive boulevard des Capucines et me place à la suite d'une queue déjà conséquente. Le début du concert n'est qu'à 20H, mais heureusement il fait beau, j'échapperai peut-être à la pneumonie qui me guette. L'ambiance est calme, les gens souriants et on a un joli panaché de public tout azimuts. Coup de chance, merci mille fois, si certains s'ingénient à ouvrir les portes à la dernière seconde, cette fois l'attente sera de courte durée. C'est aux environ 18h45 que la foule commence à s'enfoncer dans les entrailles du complexe. La fouille est rapide, mais impossible de rentrer avec ma tablette de chocolat, munition pourtant indispensable pour tenir le choc toute la soirée, snif ! En plus je n'ai pas un seul euro en poche, donc pas question pour moi d'acheter quoi que ce soit sur place. C'est bien beau de vouloir écouler ses stocks de sandwich au poulet tikka coûte que coûte, mais ce n'est pas très cool de casser les bonbons pour une malheureuse petite plaquounette de choco… Mais je m'égare. Je fonce donc directos au fond de la fosse pour pouvoir me réserver une place de choix, tout devant, contre le mur, histoire de pouvoir m'adosser de temps à autres pendant le show. Et oui, pas de pogo pour moi ce soir… pour une fois que je sors sans mon reflex je ne peux même pas en profiter. L'attente est donc assez longue avant la première partie, et je manque m'endormir à plusieurs reprises. C'est la première fois que je vois l'Olympia en configuration fosse, et ça me semble pas mal du tout. La salle est de taille correcte et en pente douce tout du long. En revanche, dans les coins situés sous les balcons, les basses résonnent trop à mon goût et je suis heureux de pouvoir tester ce soir mes toutes nouvelles protections auditives. Une voix style "hôtesse de l'air" nous souhaite alors la bienvenue et nous rappelle qu'il est interdit de fumer, d'être de vilains garnements et blablabla. Mouep, ce genre de messages préenregistrés et formatés pour tout les shows passe assez moyen avec une salle de métalleux, mais les réactions sont mollassonnes. |
L'attente reprend donc encore un bon quart d'heure avant que les lights ne s'éteignent et que n'entrent sur scène les Will Haven. Performance qui j'avoue m'a laissé indifférent ,au mieux. En effet, deux ou trois titres de Will Haven c'est sympa, un ou deux de plus ça devient répétitif, et au-delà, c'est carrément ennuyeux. |
Désolé pour les fans, mais je me suis même demandé s'ils ne jouaient pas le même titre pendant tout le concert. Peut être est-ce dû à mon état de fatigue, mais je n'ai vraiment pas accroché. En tout cas, le public reste assez frileux et malheureusement on trouve quelques excités pour gueuler "Deftones, Deftones" comme des putois à la fin de chaque chanson… Merci pour le groupe, on peut ne pas aimer, mais ce n'est pas une raison pour manquer de respect…
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Le show commence sur Korea, comme l'an passé. Pas de soucis, le titre dépote bien, mais surtout il a le mérite de rassurer d'entrée de jeu les nombreux fans de Chino. En effet, pour mémoire, le groupe a dû annuler les trois précédentes dates de sa tournée, suite à une infection de l'oreille et de la gorge du chanteur. A en croire ses habituels cris de cochon qu'on égorge mais qui font aussi tout le charme d'un concert des Californiens, Chino semble assez bien remis de ses soucis. En revanche, on retrouve à nouveau les désormais traditionnels effets sur sa voix, reverb' en tête, qui, même s'ils sont assez bien intégrés, restent parfois regrettables. Dans la rubrique people, on notera également que Chino semble avoir fondu depuis l'an passé, ce qui est de fort bon augure, car on commençait un peu à s'inquiéter à force de le voir enfler à vue d'oeil. En revanche, j'ai l'impression que les kilos perdus ne le sont pas pour tous dans la formation… Mais de toute façon on est pas venu voir un boys band. |
On passe sur Feiticeira pour arriver à une belle petite brochette de trois morceaux calmes, Digital Bath en tête, grande oubliée de la dernière tournée, puis le rare Knife party et le classique Be quiet and drive. Effets garantis sur votre serviteur qui se déconnecte totalement sur Digital, larme à l'oeil. Rooooh que c'est beau, ce titre est définitivement mon préféré ! A noter, quelques abrutis qui cassent le trip de la foule en pogotant (sur Digital bath uniquement) comme des ânes au milieu de la salle, mais heureusement trop loin de moi. Pfff, ils respectent plus rien de nos jours ces jeunes… de mon temps… Hummm, pardon, je m'égare à nouveau.
Je profite de mon retour sur terre pour voir que les photographes ne sont plus là. On ne s'en plaindra pas, et c'est un photographe qui parle. Personnellement, je n'ai pas trop apprécié celle qui a passé son temps à tirer à bout portant, flash à fond. Après on s'étonnera de voir la chasse aux sorcières s'organiser contre les photographes dans certaines salles ... Elle aura en tout cas réussi à refouler, après une prise particulièrement "lumineuse", Stephen Carpenter aux fins fonds de la scène, le sortant de quelque trip paisible où il devait planer, et où il ne manquera pas de retourner jusqu'à la fin de la soirée, fidèle à lui-même. Je profite d'ailleurs de cette occasion pour souligner que le groupe semblait bien plus soudé que lors de leur dernier passage. Chi Cheng et Abe Cunningham m'ont paru très souriants et très en forme toute la soirée. Le son s'est avéré en net progrès par rapport au Zénith. Seul reproche, une basse un peu trop présente qui écrase parfois le reste, malgré toute l'énergie d'Abe derrière ses fûts. Mais retournons à nos moutons, car c'est déjà My own summer qui démarre. L'occasion de constater une nouvelle fois que ce titre, pourtant l'un de mes préférés, a quelque peu perdu de son aura en concert au fil des ans. Peut-être est-ce dû à une programmation trop tôt dans la setlist. En tout cas, si le morceau est toujours terriblement efficace, on est loin de Bercy en 2003 où il avait quasiment atteint les hauteurs d'un Seven words. On enchaîne avec Lhabia puis le premier titre du nouvel opus, j'ai nommé Beware the water. Déjà présente l'an passé, la chanson semble mieux prendre cette fois-ci et pose agréablement l'ambiance. Ensuite, alors qu'il commence à faire très chaud dans la salle, insuffisamment ventilée au vue de l'affluence (l'Olympia est sold-out de très longue date), le groupe balance la sauce avec Root puis Nosebleed. C'est la folie dans le public et la fosse se soulève en furieuses vagues désordonnées. Malheureusement la série Adrenaline s'arrête aussi vite qu'elle a commencé, on n'aura pas le droit à l'album complet cette fois-ci, mais on s'en doutait un peu. En effet, les morceaux calmes semblent à l'honneur ce soir. On peut y voir la volonté du chanteur de préserver sa voix après son problème. Petit clin d'oeil, Chino s'amusera entre deux titres à simuler une grosse quinte de toux, puis s'écroulera raide mort au beau milieu de la scène. Profitons-en d'ailleurs pour signaler qu'à part souhaiter un anniversaire à un membre du staff, monsieur Moreno aura été très peu communicatif avec son public ce soir. |
On repart donc sur le ptit dernier Saturday night wrist, avec deux bon morceaux : Hole in the earth puis Xerces. S'ensuit la bonne surprise de la soirée, avec le trop rare Passenger que je n'avais jamais entendu en live. Ce même lors du concert de 2003 à Bercy où, avec A perfect Circle en première partie, nous étions fort nombreux à attendre avec ferveur un duo mythique Moreno & Maynard. Mais il faut croire que ce dernier, "star parmi les stars", avait mieux à faire ce soir là… |
En tout cas, cela confirme mes soupçons, la setlist est vraiment orientée pour soigner les cordes vocales du chanteur, et c'est tant mieux. Et même si certains seront assez critiques à ce sujet, je trouve absolument normal que le groupe préserve l'instrument de travail de son front man, à savoir sa voix… On aura toujours le temps de voir une setlist plus pêchue au Trabendo, ou pour d'autres concerts pour ceux qui ne seront pas de la fête le 8 avril… |
Rappel assez téléphoné, avec une courte absence et un retour rapide sur scène, pour un classique Back to School très musclé qui remet d'emblée la fosse sur orbite. On peut aimer ou non, mais il faut reconnaître que cela reste un morceau terriblement efficace en live. S'en suit un choix surprenant avec le très calme Change qui fait retomber la pression d'un coup, mais c'est certainement pour mieux te croquer mon enfant… |
Et voilà, c'est fini, un peu plus d'une heure trois-quarts de bonheur, soit un concert un tantinet plus court qu'à leur dernier passage parisien, mais bénéficiant d'un son largement meilleur. C'est donc le dur moment de conclure, je sais, je suis terriblement bavard. Au final, et malgré mes craintes initiales, ce concert restera un très bon souvenir, avec un groupe soudé et une prestation en progression. Chino aura réussi à assurer plus qu'honorablement ses partitions vocales, même s'il aura un peu moins hurlé qu'à son habitude sur certains titres. On aura pas eu droit d'ailleurs à son traditionnel bain de foule, preuve supplémentaire, s'il en faut, de son récent état de fatigue. On aura en tout cas pu profiter d'une setlist assagie, légèrement différente de ce à quoi on pouvait s'attendre, ce qui laisse espérer un concert assez différent au Trabendo et c'est tant mieux. Rendez vous est donc donné pour le 8 avril. See you there ! SpiriT |