Adagio |
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25 février 2009 (Nouveau Casino) |
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En arrivant vers 19h10 sur la rue Oberkampf, je constate avec plaisir qu’une file assez conséquente s’amasse devant le Nouveau Casino pour le concert exceptionnel d’ADAGIO (celui-ci ne faisant pas vraiment partie d’une tournée proprement dite). Le fait que, pas si loin de ça, un petit groupe nommé AC/DC joua en même temps me faisait craindre une désertion en masse des autres concerts. |
C’est donc à 20h pétantes que TO-MERA (mot égyptien signifiant « Land Of The Pyramid »), groupe Londonien formé en 2004 investit la scène pour 45 mn de métal progressif épique avec interludes jazzy et lounge (si, si). Le public semble clairement attentif à cette musique de prime abord difficile mais vraiment intéressante. Une sorte de mélange de prog., de jazz, de bossa nova & de fusion. Certains passages lourds et lents font penser à du Meshuggah, les soli de guitare à Franck Gambale (guitariste australien de fusion & jazz-rock que je ne saurais trop vous conseiller). |
La voix féminine de Julie Kiss reste pour moi la grosse faiblesse de ce combo, du moins en conditions live : pas assez puissante, très sous-mixée, pas toujours juste (problèmes de retour ?) et parfois limite hors de propos. Quand aux musiciens, c’est surtout le bassiste Mark Harrington qui essaie de mettre un peu d’ambiance, alors que ses compères restent très concentrés. Il faut dire, que quasiment tous les morceaux sont effectués sur séquences (cf. le casque du batteur) donc pas vraiment de droit à l’erreur. Les sons du clavier de Hen font parfois penser à ceux du Dream Theater du début (époque « When dream and day unite »). Un groupe définitivement à creuser pour les fans de métal progressif et de musique structurellement complexe. |
Comme tout est très, très précis ce soir (ce n’est pas si souvent), c’est à 21H qu’ADAGIO lance la bande-son de son intro, à savoir le fameux thème de l’ouverture de Roméo & Juliette de Gounod. |
Les 5 musiciens ont fait un minimum d’effort avec un brin de maquillage et des tenues vestimentaires ‘gothiques branchées classes’. De mon point de vue, le son est plutôt bon, puissant, et surtout distinct. On arrive bien à discerner chaque partie, chose pas toujours aisée surtout dans ce style musical complexe. |
Eric Lebailly, qui fait parti de ceux qu’on appelle les « frappeurs », se lève régulièrement de sa batterie afin de demander au public attentif de se lâcher un peu plus. Franck Hermany en fera de même tout en maniant habilement sa basse six cordes. Kevin Codfert (clavier/chœurs) dont le headbanging incessant (à en perdre son micro-casque) ne l’empêche aucunement de jouer avec dextérité…est carrément déchaîné derrière ses 3 claviers. A ma grande surprise, Stéphan Forté, guitariste/voix growl/fondateur & leader du groupe reste assez en retrait, se concentrant sur son jeu (j’entends encore sa partie en growl « I am a vampire ! » dans « Fifth Ankh"). |
Christian Palin, le nouveau chanteur Finlandais a également l’air de beaucoup s’éclater. Sa voix est puissante, très en accord avec la musique du groupe. Cependant il a parfois, un peu de mal à tenir sur certaines notes hautes. En tout cas, tant au niveau des compositions proposées que des musiciens, on ressent un équilibre qui fait plaisir à voir et à entendre. |
Quand l’intro au piano du morceau « Undead » retentit, je jubile carrément. En plus d’être ma préférée du dernier album (ainsi que celle de F.Hermany), cette chanson est vraiment taillée pour le live avec son riff dévastateur et son refrain digne des meilleurs moments de « Behind » de Superior. L’effet ne se fait pas attendre et c’est à ce moment-là qu’une partie du public commence enfin à manifester son contentement. Je me dis vraiment qu’ADAGIO, malgré le fait d’être français (ce n’est pas toujours un avantage pour percer), n’a rien à envier à d’autres groupes de métal progressif. |
A noter que des soli de guitare et de basse (partie en « slap » intéressante) permettent aux musiciens de se reposer un peu. Lors du retour complet des musiciens sur scène, Christian Palin est agréablement surpris d’apercevoir dans la fosse un drapeau finlandais, qu’il s’empressera de demander pour s’en servir comme cape. C’est au trois-quarts du concert (qui durera finalement 1h30) que ce même Christian demande à ce qu’on éclaire le public. Il fait monter une belle brune du public (comme par hasard…pourquoi pas un gros barbu ?) avec un appareil photo afin de prendre en photo le groupe avec le public juste derrière…Tout le monde apprécie, ils semblent ravis d’être là, et nous aussi. |
Et c’est enfin le moment que j’attendais depuis l’interview que j’avais effectué il y a peu : la reprise d’un morceau culte de métal. Malgré mes tentatives, aucun indice n’avait alors filtré. « This Love » de PANTERA ! Bon, évidemment, inutile de comparer les deux groupes totalement différents en style, la voix de Palin avec celle d’Anselmo, le jeu et la puissance de Stéphan Forté avec celle du regretté Dimebag, mais ça rend plutôt pas mal. Un mini-pit se déclenche, et le chanteur s’improvise un petit pogo solitaire (plaisir ?) en venant plusieurs fois se jeter contre le mur sur sa gauche ! ! Hilarant et motivant ! ! Il est déchaîné, ce qui à l’air d’amuser ses complices. |
Mais cela passe trop vite, et avant d’interpréter l’avant-dernier titre de la soirée (la chanson titre « Archangels In Black »), Christian nous annonce leur présence au HELLFEST 2009 en argumentant que la chanson qui va suivre est vraiment en rapport avec ce « festival de l’enfer »… Vivement Juin alors. |
Set-List : (en gras les morceaux du nouvel album) |