Metallica

08 juillet 2007 (Wembley Stadium)

Je me rappellerais toujours ce moment, autour du mois de mars, où je reçu un mail du fan-club américain de Metallica m’annonçant un concert dans l’enceinte légendaire de Wembley. N’ayant pas vu les Four Horsemen depuis 2004 au Parc des princes, et ne faisant qu’une tournée de festivals, mon sang ne fit qu’un tour : j’y vais !

Tout cela en sachant que j’irai vraisemblablement seul dans une ville inconnue pour moi (et oui, on connaît souvent mieux des villes ou pays très lointains plutôt que ceux qui sont prés de nous).

Et tout cela pour un prix unique (fosse ou gradin) de 40 £ (environ 70 Euros avec les frais) donc pour moi, vu mon âge avancé, ça sera gradin…

Les groupes de premières parties sont censés être Mastondon, Bullet For My Valentine, et H.I.M. (pas le magazine, hein ?)…ouverture des portes prévues à 14 h00, début du concert vers 16H.

Mais que de péripéties pour avoir le billet ! En effet, au début le site style « ticketnet » version U.K. nous informe qu’ils vont nous envoyer le billet longtemps avant le concert…ensuite, qu’en fait, ils ne gèrent pas cet évènement, que l’impression et le dispatch des billets ne dépend pas d’eux….ensuite, 2 semaines avant le concert, ils nous informent qu’il faudra retirer le billet sur place…Et enfin, une semaine avant le concert, que les billets ont été envoyés !!!!!

En fait, ils ont été envoyés tout simplement aux bureaux du Stade de Wembley…mais, comme des fans que j’ai rencontré brièvement dans l’Eurostar, eux aussi étaient assez inquiets et avaient bien compris comme moi…mon niveau en anglais étant suffisant, je pense, pour comprendre les mails du dispatcher.

Quelques semaines avant le concert, j’apprends que Machine Head va remplacer Bullet For My Valentine (déjà vu en première partie des Guns N Roses en 2006) ! Cool, je préfère 100 fois cela.

La veille du départ, j’apprends que Metallica va également jouer à Wembley ce soir (donc le samedi 07/07/07) dans le cadre des concerts caritatifs pour l’écologie simultanés « Live Earth ». Cela reste toujours sympathique quand un groupe de Métal bénéficie d’une grosse exposition comme celle-ci, même Metallica. Je ne pense pas que les jeunes fans des groupes présents lors de ces concerts connaissent tous le groupe.

Et c’est le jour J ! Beaucoup d’excitation et également d’appréhension. Car on veut tellement que ça se passe bien qu’on se met la pression tout seul. Bizarre de se dire dans l’Eurostar ‘ce soir, je serai à Wembley pour Metallica !!’.

Arrivée à Londres, direction mon hôtel et je m’aperçois avec bonheur qu’Earl’s Court, le quartier où je passerai la nuit est tout bonnement très classe, des maisons magnifiques, typiquement anglaises évidemment. Je me perds un peu dans la mesure où la franchise Easyhotel vient d’installer un second hôtel dans le même quartier, donc, mon plan m’induit légitimement en erreur, ainsi que

les conseils des anglais à qui je demande où se trouve cet hôtel (évidemment, ils ne connaissent que le premier, pas le nouveau). A noter que tous les anglais que j’ai abordés pour demander mon chemin, et malgré le tee-shirt de Metallica que j’arborais fièrement, ont tous été énormément gentils et serviables. Comme quoi… Sur ce coup-là, les parisiens ne m’ont pas manqué !

En plus, dans le quartier, un mac-donald’s, un KFC, un Wendy’s, un Starbucks café, et j’en passe…tout cela à deux pas de mon hôtel…de quoi me combler pour ceux qui me connaissent.

Et c’est parti dans le ‘Tube’ (avec son fameux « mind the gap ») direction Wembley ! A l’unique correspondance (ça aussi, c’était cool) deux gars type surfeurs commencent à me taper la discute voyant mon tee-shirt. Ces deux australiens ultra-cool (dragueurs bringueurs ultimes, tongs, t-shirt branché voire à fleur, casquette et lunettes Okley…toute la panoplie) vont également au concert.
Evidemment, cela a pour effet de me détendre complètement avant la sortie du métro londonien.

Et nous voilà une quinzaine de minutes à pied de ce stade mythique pour le fan de football que je suis !!! Pas difficile de trouver, il suffit de suivre les chevelus qui sont bien évidemment légions aujourd’hui dans le Brent.

Mes deux amis australiens me proposent d’aller boire quelques bières avec eux, et c’est avec tristesse que je refuse dans la mesure où l’urgence est maintenant d’aller récupérer mon billet (eux l’ont déjà) car à ce moment-là, rien n’est clair et sûr là-dessus.

Mais que vois-je au loin ?? C’est bien lui, ce nouveau stade monstrueux de 90.000 places avec son arche immense caractéristique !! Oulala, ça va le faire !! Pour plus de renseignements et photos : www.wembleystadium.com.
A force de demander, je trouve enfin la queue IMMENSE pour retirer ses billets. Joie est de constater que ces billets sont, comme avant, imprimés et tous avec des photos des Four Horsemen. Bref, chose qu’on ne voit malheureusement plus grâce aux réseaux style Ticketnet…

Avec mon précieux sésame (et après avoir fait le tour du stade en le mitraillant de photos) je rentre dans l’arène, qui plus est via l’entrée présidentielle !

Tous les sièges sont rouges, sauf certains dans le virage qui est sur ma gauche où « Wembley » est écris par l’intermédiaire des sièges blancs…Sur ma droite, tout le virage est recouvert d’immense draps ou voiles noirs (pti’ clin d’œil aux aviateurs) histoire d’accentuer l’effet.
Etant situé en bas, au milieu de la tribune latérale, je ne suis pas mal placé vu la grandeur du site. Afin d’immortaliser cet instant magique, je demande à une personne assise non loin de moi de prendre une photo avec le virage derrière moi.

Que dire de ce toit immense de métal (cool) qui donne vraiment l’impression d’être dans un vaisseau spatial !

Le stade se remplira petit à petit, étant dimanche, beaucoup ne se déplaceront que tard pour la tête d’affiche. A ma grande surprise, l’accès à la première fosse est bloqué très tôt. Cela est limite ridicule quand on voit le blanc qu’il y a lorsque celle-ci se presse contre la barrière.

Vers 16h, Mastodon arrive et une fois de plus (je les ai déjà vu lors du concert de Metallica de 2003 à bercy, ainsi que lors du Unholy Alliance Tour premier du nom) je ne vois pas ce qu’à ce groupe pour être aussi souvent encensé par la presse : le son est complètement confus et bien trop fort. Je préfère passer dessus.

Quand Machine Head débarque, là c’est une autre histoire : 40 minutes environ de chaos et de circle pits ! Quelle ambiance, ça y est, on commence à être chaud ! Il faut dire que leur dernier album The blackening est énorme et peut-être tout simplement leur meilleur album à ce jour, car le plus régulier. Au passage, le son s’améliore nettement.
J’en profite pour me faire racketter lors de l’achat d’hamburger froid et de coca sans bulles à un prix exorbitant, vu que c’est Londres, et vu que on est à Wembley…

Vient ensuite H.I.M. …Que dire à part que premièrement, même si leurs chansons ne sont pas mauvaises, leur style (croisement entre hard FM et Stoner) ne va pas du tout avec le concert du jour. Et le public le leur fait savoir….L’ambiance retombe méchamment. Fort heureusement, juste au-dessous de moi, à l’endroit de la sortie des joueurs, les Machine Head, probablement en interviews pour la télé, se font appeler par les spectateurs de la fosse afin de signer des autographes ! Un peu d’animation pendant H.I.M. Ils jouent le jeu même s’il me semble n’avoir vu que Phil et Dave.

Les places étant numérotées et constatant de multiples trous dans les gradins je me suis risqué à changer de places pour m’avancer le plus possible de la scène pendant les premières parties. Etant seul, c’est plus facile de se caser quelque part non ?

Je trouve une très bonne place (après avoir été viré maintes fois)...et bien évidement, quand arrive l’intro précédant l’arrivée de Metallica (avec les écrans géants qui diffusent des extraits du fameux film de Sergio Leone ainsi que les cartoons des Metallica connus des membres du fan club US), je dois encore une fois dégager (mais c’est quoi ces gens qui viennent pile à l’heure ??). Je me positionne néanmoins juste un peu plus bas, au-dessus de la fosse.

Et Lars surgit en bondissant sur sa batterie !!! C’EST PARTI !!! Creeping Death retentit dans le stade (fosse pleine, gradins remplis à 70-75 % je dirais), rarement autant de personnes hurlent à l’unisson les fameux « die !die !die »…j’en ai encore des frissons…quel démarrage mes amis !
For Whom The Bell Tolls est le deuxième morceau, enchaîné avec Sad But True dont le premier couplet est d’abord chanté a capella par James et le public…évidemment, le son est énorme (bon je sais pas comment ça rendait pour ceux situés au 3° étage dans le virage opposé).

A ce moment-là, James nous lance un « wembley crowd ! wembley crowd ! » répondant aux « Metallica ! Metallica ! » scandés de toute part.
Et il enchaîne « c’est un peu différent ici par rapport à hier », référence au public généraliste du live eart (et peut être un petit clin d’œil au mythique concert en hommage à Queen, 15 ans plutôt dans c même stade).

Suit un de mes morceaux préférés Disposable Heroes qui déchaîne absolument tout le monde, même dans les gradins où la charmante métalleuse derrière moi a l’air littéralement possédée !

Kirk a son petit sourire en coin, Lars est toujours un peu provocateur, Rob nous fait son show habituel (quelle aisance avec sa basse), et James est toujours aussi professionnel.
Quand il arrive sa guitare acoustique, et commence une intro sombre et mineure, limite latine, on se doute qu’Unforgiven va être de mise.

Puis, c’est au tour d’And Justice For All, l’un des nombreux moments forts, jouée dans son intégralité s’il vous plait !! Fabuleux, énorme, l’hystérie collective est réellement partout, c’est fantastique et je réalise alors la « chance » d’être là, dans ce stade énorme avec un des plus gros groupe de métal de l’histoire…

Evidemment, vient tout de suite après le gros temps faible de mon point de vue : The Memory Remains . Même si à la différence de beaucoup, j’aime beaucoup Load et Reload, je trouve que les morceaux choisis pour les concerts ou pour les singles ne sont ABSOLUMENT PAS les meilleurs.

Je n’étais donc pas dedans, à la différence du public, qui a conclu le titre avec des chants a capella sur le refrain…et ce, pendant de longues minutes… Au point que James, ravi, nous lance ‘c’est pour ça qu’on fait ce que l’on fait !’.

Ils enchaînent ensuite avec le toujours épique The Four Horsemen. James, avant de nous présenter Rob pour son solo, demande aux personnes du public devant lui, les voyant gesticuler énormément : ‘Vous avez perdu vos clés ? Vous cherchez quoi ?? Qu’est-ce que vous voulez ? Un médiator ?’ – et après en avoir lancé un- ‘Partages-le avec tes amis ! ‘ le tout avec le sourire carnassier marque déposée ‘James Hetfield’.

Arrive ensuite le solo de basse de Rob (qui joue sans mediator, comme Cliff), plein de ‘Slap’ comme j’aime, bref, le pied. Intéressant dans la mesure où Cliff Burton et Jason Newsted, avec leur style bien différents, ne faisaient pas de slap-bass. Donc, encore une fois, complémentarité des trois bassistes historiques de Metallica.
Ah, ça joue avec une facilité déconcertante….et son solo se transforme en intro du non moins épique Orion tout simplement magique et transcendant, à la fin duquel James ajoute le seul épilogue possible « God Bless Mr. Cliff Burton »… Rien à ajouter je crois…

Puis c’est au tour de Fade To Black et Master Of Puppets évidemment version longue et je vous laisse imaginer les ‘master, master, laughter, laughter’ repris par peut-être plus de 100.000 personnes. Vient enfin Battery pour nous finir au cas où.

Petite pause, et le quatuor revient pour le 1er rappel en interprétant le très rare No Leaf Clover uniquement disponible sur l’album S & M , suivi de Nothing Else Matters qui clôt la partie calme. Les lumières s’éteignent, et les explosions et autres détonations retentissent (quel bruit dans ce stade !). Il s’agit bien sûr de One et malgré les critiques de certains qui en auraient marre de l’entendre en live, je trouve personnellement, que ce titre ne prend toute son ampleur qu’en live !!! Toujours autant de frissons quand le stroboscope nous en met plein les yeux !!

C’est vers ce moment que j’aperçois pas très loin (mais hors de portée) un de mes deux amis australiens, qui avec beaucoup d’autres, tentent de voir le concert sur les barrières de sécurité et finissent par se faire sortir.

Lors du très commercial Enter Sandman la communion avec le public atteint son paroxysme. S’en suit l’habituel feu d’artifice sur la fin de ce titre tandis que le groupe quitte la scène…il est clair qu’on en redemande !! Et connaissant Metallica, on se doute bien qu’ils ne vont pas en rester là !!

James fait son apparition et nous informe qu’ils ne leur restent plus que 10 minutes ! ’Vous voulez quoi ? on peut au moins jouer 5 chansons ? ou une grosse ?’ C’est l’enchaînement final avec Whilplash et Seek & Destroy ! NON !! METALLICA N’EST PAS MORT !!!!!!

Lars conclut de la sorte : « après tous les trucs bordéliques qu’il y eu ici, il y a enfin un concert de metal ici !!! »

On imagine qu’il fait référence aux concerts précédents dignes de MTV ou encore aux matchs de foot de la « pauvre » équipe d’Angleterre… Après 2h30 de concert, et malgré le fait que je me perde encore (lol) autour du stade de Wembley (la nuit tout change, pourtant, votre serviteur était sobre), je suis ravi.

A noter que les flics anglais sont (ouah, quelle surprise) plus organisés pour gérer les queues et les gens aussi plus disciplinés….beaucoup de monde certes, mais on circule quand même relativement vite, même si dans le métro…..faut aimer le contact et les odeurs de rose…

C’est justement lors de ma dernière et seule correspondance que sur le quai bien rempli, malgré l’heure tardive un dimanche soir, j’entend un ‘fuck yeah !!’ : les deux australiens sont encore là et me font l’accolade typiquement américaine (cependant)…moi qui n’aime pas me faire remarquer….ben, on a fait un peu de bruit !! lol

Content de les revoir bien que je refuse ENCORE leur invitation pour aller fêter dignement ce concert (j’étais chargé histoire d’être sûr de passer l’appareil photo, donc avec mon gros sac en bandoulière..).

Que de souvenirs !!! METALLIFUCKINCA !!!

Fab The Fab