SUICIDAL TENDENCIES

01 novembre 2008 (Elysée Montmartre)

C’est par un magnifique samedi pluvieux que je rejoins, vers 17h30, la salle parisienne pour mon troisième concert des SUICIDAL TENDENCIES en 2 ans. Peu de monde étant présent à ce moment-là, je me suis demandé si la fréquence des passages de S.T. et d’INFECTIOUS GROOVE en France n’y est pour quelque chose.

En effet, cette fois-ci encore, la tournée ne comporte que des dates françaises et américaines. Nous pouvons vraiment nous considérer comme des privilégiés.

Fort heureusement, au fil de la soirée, mes inquiétudes sur le taux de remplissage s’estomperont rapidement et nous finirons avec un Elysée Montmartre « grande config’ » très bien rempli.

C’est avec une heure de retard sur l’horaire prévu que THE INSPECTOR CLUZO entre en scène. L’excellent duo est formé d’un batteur en veston et d’un guitariste aussi ébouriffé que son instrument (voir les longues cordes qui dépassent). Le déhanché de ce dernier et son ensemble gris lui donnent de faux airs de Jack Black dans le film « Rock Academy » …

Alors là, carrément impressionnant : Faire un style rock-funk-groovy sans basse…faut le faire !!

Tout le monde semble vraiment adhérer à cette performance aux rythmes décalés et groovy et dans laquelle les deux compères s’échangent leurs parties vocales avec dextérité.
Pas mal d’humour, alors qu’arrive le morceau « Fuck the bass player ». Le guitariste-chanteur nous demande alors d’acclamer leur bassiste prénommé « Ghost » et désigne une basse posée sur son socle juste derrière lui.

Vers la fin du set d’une demi-heure environ, un saxophoniste (avec un pied de micro ridiculement bas l’obligeant à se baisser pour chanter) accompagné d’un trompettiste viennent porter main forte au combo, dans une bonne humeur et une entente complice digne des concerts d’Harry Connick Jr.
Définitivement à creuser (nb : leur premier album est sorti le 06/10/08 sur Ter à Terre).

Quelques 30 minutes plus tard, ce sont bien évidemment les « Original Gangstas » de Venice Beach California qui débarquent dans une ambiance chauffée à blanc, comme à chaque fois. La trace laissée depuis deux décennies par ce groupe est indéniable.

Quelques 30 minutes plus tard, ce sont bien évidemment les « Original Gangstas » de Venice Beach California qui débarquent dans une ambiance chauffée à blanc, comme à chaque fois. La trace laissée depuis deux décennies par ce groupe est indéniable.

Dès son arrivée, Steve Brunner (basse) me reconnaît direct et vient me serrer la paluche ! Ca fait chaud au cœur. Encore une fois, Trujillo semblait impossible à remplacer, mais là… ;)

Après l’intro traditionnelle, les Suicidals démontent l’Elysée Montmartre avec le tryptique pogoïste suprême : « You can’t Bring Me Down », « We Are Family » & « War Inside My Head ».

Le public est bien évidemment déchaîné et comblé de voir les musiciens prendre un réel plaisir d’être sur scène. Le son est plutôt bon, même si parfois les guitares semblent un peu sous-mixées. « Subliminal » nous empêche de reprendre notre souffle et nous pousse à jumper et pogoter de plus belle.

Les pogos sont violents mais avec le sourire ; on relève ceux qui tombent par terre. Normal, quoi… Il est alors temps d’aller prier dans l’église de Suicidal dixit Mike Muir avec « Send Me Your Money » toujours efficace et à propos. C’est l’instant choisi par M.Muir pour lancer un nouveau titre de S.T. « Come Alive » du nouvel album tant attendu pour 2009. Très bonne chanson typique du combo, avec un bon refrain percutant.

S’ensuit « Lovely » quasiment indispensable à mes yeux avec son pont musical tellement entraînant (ah, quelle accélération !) puis « Cyco Vision » reprise en cœur par l’audience conquise.

J’en profite pour parler un petit peu (quand même) de chaque musicien…
Mike Muir est fidèle à lui-même bondissant de partout, se donnant à fond, malgré ses problèmes de dos récurrents. Il vous transmet sa pêche d’enfer !
Mike Clark nous délivre ses riffs meurtriers avec la démarche et le look caractéristique des S.T...

Dean Pleasants, assez discret et peu démonstratif (souriant de temps en temps) assure avec brio son rôle de lead guitar.

Steve Brunner mon pote bassiste est toujours hallucinant de facilité et de technicité. Eric Moore, batteur aussi imposant que talentueux (et je « pèse » mes mots…), s’illustre dans un mini solo de batterie où les jongles d’une main avec baguette sont légions. Il effectue ensuite un roulement caisse claire avec les deux mains (normal), puis, lève doucement son bras gauche…le roulement restant toujours parfait et régulier ! ! ! Je vous laisse imaginer la dextérité et la vitesse nécessaire pour ce genre de prouesse.

Mike Muir nous balance alors un nouveau titre d’Infectious Groove, à savoir « Get United ». Ce titre avait déjà été interprété l’année dernière, lors de la tournée d’ Infectious Groove à Paris. L’effet de surprise s’est estompé un tantinet, mais l’efficacité reste.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, Infectious Groove était le side-project « punk-funky-groovy » de M.Muir & Robert Trujillo. Il est composé actuellement des membres de SUICIDAL TENDENCIES à l’exception de M.Clark.

A noter pendant les refrains la participation de deux roadies afin d’accentuer l’effet de communion lors des chants communs.

« Ain’t Gonna take It » fait office d’intermède avant le très attendu « I Saw Your Mommy » que le facétieux M.Muir introduit de façon assez humoristique : « Cette chanson avait été présentée comme étant de Madonna, beaucoup de personnes l’ont cru, mais je vous confirme que ce n’est pas le cas ».
« Possessed To Skate » & « How Will I Laugh Tomorrow » où je n’ai pas pu résister à l’appel du pogo, annonce la fin du set. Le show se termine bien sûr avec l’hymne « Pledge Your allegiance » où comme d’habitude, M.Muir fait monter du monde sur scène ; sauf que là, au lieu de 10-12 personnes, c’est carrément l’intégralité de la scène qui est envahie.

2 morceaux vont passer à la trappe (« Won’t fall in love today » & « I shot Reagan »). La raison ?

Entre le retard de quasiment une heure 15 par rapport à l’horaire indiqué sur les billets, le couvre-feu propre à la salle, et le fait qu’une soirée spéciale Halloween doit se tenir sur ce même lieu dans quelques heures, le set de S.T. sera écourté. Le concert dura donc une heure 15 minutes.

Mais ne boudons pas notre plaisir pour ce groupe légendaire (déjà 26 ans de carrière), le talent et la simplicité de ses membres. D’ailleurs, après le concert, M.Muir avec son Meet & Greet traditionnel (sympa pour les fans) paraît presque timide : quel contraste avec celui sur scène ! Il est carrément assailli par des fans pas toujours respectueux des autres et de lui-même. Voyant cela, je reste en retrait en attendant un moment plus calme, mais celui-ci me reconnaît et vient me serrer la main. Vraiment touché encore une fois.

Que dire d’autre à part que la France est privilégiée de les voir autant en tournée, que l’on attend désespérément les nouveaux albums & DVD de Suicidal Tendencies & Infectious Groove.