Killswitch Engage |
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11 juin 2009 (Bataclan) |
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J'aurai dû m'en douter lorsque vers 17h, me dirigeant vers le Bataclan pour interviewer Joel Stroetzel, guitariste de Killswitch Engage de son état, j'étais surpris de voir aussi tôt une file d'attente conséquente composée quasiment exclusivement de très jeunes filles. Killswitch Engage n'est pourtant pas un " Boys band " ? |
Ce n'est qu'en revenant à 20h, pile pour le début de DIR EN GREY que j'hallucinais proprement et simplement du comportement de ce public, croyant assister à un show de Tokyo Hotel. La salle est archi-pleine, même le balcon du Bataclan est ouvert, et la température est carrément étouffante (une buée digne d'un hammam fait même son apparition). |
DIR EN GREY : Outre le kit de batterie avec ses toms suspendus, rien de bien visuellement époustouflant pour le groupe nippon pourtant à l'origine du mouvement dit du " Visual Kei ". Rappelons quand même que ce groupe, originaire d'Osaka, a déjà 12 ans de carrière. |
Plutôt amusant car, pour les avoir croisé un peu plus tôt dans la salle alors vide, plus discrets qu'eux, tu meurs, réserve asiatique oblige. |
Pour ceux (dont je fais partie) pas encore familier avec ce phénomène, leur musique peut s'apparenter à du Korn, avec quelques sonorités de guitare à la sauce Sepultura (période " Roots "), tout en y ajoutant des dissonances et autres breaks rythmiques asymétriques assez particuliers. L' 'originalité' réside surtout niveau vocal avec un chanteur qui nous gratifie régulièrement d'hurlements aigus assez particuliers pour les non-initiés, et qui à force peuvent devenir presque irritants. A noter qu'on a droit entre certaines chansons à des soli vocaux, en jouant avec beaucoup de delay (fait assez rare pour ne pas être mentionné). Les paroles, en anglais ou en japonais font mouches sur un public conquis d'avance (voir setlist ci-dessous). |
Setlist : |
KILLSWITCH ENGAGE : Alors là, évidemment, on change de registre. On a carrément l'impression d'assister à un concert pour les " filles ", et d'un autre concert pour les " garçons " tellement les publics sont différents (fait confirmé par les nombreux sifflets à l'encontre du groupe nippon lorsqu' Howard Jones, le frontman de KILLSWITH ENGAGE (K.E.) demande à l'assistance d'applaudir DIR EN GREY…). C'est donc à 21h35, devant un bataclan bien fourni malgré les départs de fans du groupe précédent que le groupe originaire du Massachussetts investit les planches avec les " Bid Farewell " & " Darkness Falls " qui mettent tout le monde d'accord. |
Le son est puissant, le public déchaîné (les circle pits sont de plus en plus nombreux à s'organiser, même sans demande du groupe). Howard Jones, malgré un look pas très métal (chemise bleu et jean) semble très agréablement surpris de l'excellent accueil du public présent ce soir. Le pitre de la soirée sera Adam Dutkiewicz (guitare & chant), que je renommerai pour l'occasion " Biceps man " dans la mesure où il n'a de cesse de gonfler ce qui lui sert de biceps pour chauffer régulièrement le public. A cela, rajoutez sa démarche rythmique complètement loufoque que ne renierait pas un membre d'Elmer Food Beat, et ça vous donne un bon metteur d'ambiance. |
Sur scène, les deux rampes (cf.interview) qui donnent accès à une plate-forme surplombant la batterie ajoute une petite dynamique supplémentaire à la prestation scénique. Adam prend alors la parole pour introduire la chanson suivante en ces termes : " Nous venons de très loin pour boire toute votre bière, et s'occuper de toutes vos copines ! non, c'est juste pour dire que les filles ici sont sexy ! ", ce qui provoque simplement un bon " circle pit " occupant la moitié de la fosse, ainsi que des slammers qui viendront quelque peu importuner les photographes, déjà trempés par la chaleur incroyablement étouffante (hein Spirit ?). |
Pendant que les gamines derrière moi s'amusent à imiter les " growls " d'Adam, le groupe nous propose " Starting Over ", un extrait du nouvel album ! ! ! Le refrain chanté très mélodique fait mouche immédiatement. Au niveau vocal, Howard s'en sort plutôt bien malgré quelques problèmes de justesse au début, et Adam assure comme il le faut dans le " growl " comme dans les parties en voie claire. |
La bonne humeur étant présente dans le public comme sur scène, le frontman demande alors au public de se séparer en deux annonçant le wall of death dés le début de la prochaine chanson. Et c'est " This Is Absolution " avec son riff d'intro caractéristique qui finit de démonter ce qu'il reste du Bataclan. Alors qu'un mini concours de " coreux " s'organise dans la fosse, il affirme ensuite qu'il s'agit de leur meilleur show à Paris, et qu'ils vont encore nous interpréter deux titres, dont le tube" My Curse " qui est repris à l'unisson par l'assemblée. Après le seul rappel, " Holy Diver " clôt un set d'une heure trop court pour ce concert de qualité. C'est la seule petite déception de la soirée. |
Setlist : |